Simon El-Zind naquit le 28 février 1960 à Ghadir (Liban). Son père Abdo et sa mère Hélène l’élevèrent dans la foi chrétienne, dans un environnement maronite pieux, aux côtés de ses frères aînés Raymond et Farès et de ses sœurs benjamines Raymonda et Maya.
Entre 1963 et 1970, il fit ses études primaires au Collège des Apôtres, où il se distingua par de très bonnes aptitudes scolaires dès ses débuts. Au terme du cycle primaire, le supérieur de son collège, le Père Paul Najm, offrit à ses parents une demi-bourse de scolarité pour récompenser ses résultats.
C’est pourtant à l’école publique de Ghazir qu’il fit ses études complémentaires entre 1970 et 1975. Le déclenchement de la guerre imposa à son tour un autre changement d’école, et c’est finalement au lycée d’Etat de Haret Sakhr (Jounieh) qu’il décrocha son baccalauréat de fin d’études scolaires en septembre 1977.
Porté pour les matières scientifiques, il poursuivit des études de Technicien Supérieur en électronique jusqu’en 1981. Simultanément, il adhèra au Clan St-Jean Baptiste du Groupe Scout des Apôtres le 30 octobre 1977. Le scoutisme fut déterminant dans la formation de ses idéaux de vie.
Ce fut notamment Père Boutros Chalhoub, de la Congrégation des Missionnaires Libanais Maronites, fondateur du Groupe Scout des Apôtres et père du scoutisme au Mont-Liban, qui laissa sa marque indélébile aussi bien sur le caractère que sur la vocation ultime du jeune Simon.
Sous l’inspiration de Père Chalhoub, Simon bénéficia d’une éducation scoute très solide au sein du Clan St-Jean Baptiste. Avec Béchara Khabsa, son chef d’équipe, il prépara sa promesse scoute, qu’il prononça à Bkerké le 27 mai 1978. Il fit ensuite sa ” Première Veille ” à Ghosta le 20 janvier 1979, après un travail de réflexion accompagné par Edouard Bourgi. Le 26 janvier 1979, parrainé par Samir Farhat, il se vit décerné, par son Clan, le totem de ” Chacal Radieux “. Le jour suivant, il prit en charge la responsabilité de l’équipe ” La Flamme “. Son mandat de chef d’équipe expira le 15 novembre 1980, au départ d’un week-end de clan où il fut promu Assistant Chef de Clan. Le 1er août 1981, dans la pinède de Harissa, il assuma la responsabilité de Chef du Clan St-Jean Baptiste lors d’une festivité durant laquelle Edouard Bourgi fut nommé Chef de Groupe et Fadi Barhouche prit son Départ Routier.
En parallèle, Simon assuma, à partir d’octobre 1980, les fonctions d’Assistant Commissaire National de la Branche Route auprès de l’Association des Scouts du Liban durant trois années consécutives. A l’époque, le Commissaire National de la Branche Route n’était autre que Salemeh Hoshaymeh, ancien Chef du Clan St-Jean Baptiste.
Sa carrière de responsable routier s’acheva le 4 août 1984, lors d’une cérémonie de clôture au Collège des Apôtres où il transmit le flambeau à Youssef Zgheib pour devenir Assistant Chef de Groupe. Quelques mois plus tard, le 23 décembre 1984, il fut nommé Chef du Groupe des Apôtres lors d’une festivité de Noël au Collège des Apôtres. Il resta dans cette fonction un an durant et, le 23 décembre 1985, il passa la relève à Kamal Zakhour.
Auparavant, le samedi 26 mai 1984 avait marqué le summum de son itinéraire scout. Ce jour-là, en effet, dans la forêt de Harissa, sous le regard bienveillant de son parrain, Michel Sakr, et après la bénédiction conjointe de Père Chalhoub, son exemple scout et son mentor spirituel, et de Mgr. Roland Abou Jaoudeh, ancien Chef de la Troupe des Apôtres, Simon prit son ” Départ Routier “, apogée d’un riche parcours scout vécu dans une authenticité et une fidélité purement chrétiennes.
Mais ce fut le lendemain de son Départ Routier qui représenta une vraie date-charnière dans sa vie. Ce dimanche-là, lors d’une messe d’action de grâces à Chnaniir, dans le domaine des Choueiri, il annonça à la communauté scoute, en présence de son parrain scout et de son parrain sacerdotal, le Père Sami Bteiche, missionnaire libanais, la décision qui surprendra agréablement tous les présents, y compris ses parents: celle de s’engager à suivre les voies du Seigneur en se destinant à l’état sacerdotal. A partir de ce moment, il va inaugurer un nouveau chapitre autrement lumineux de sa vie si pénétrée de la présence du Rédempteur.
Séminariste affilié au diocèse maronite de Jounieh, il commença ses études de théologie à l’Université du Saint-Esprit de Kaslik (USEK) au Liban et les couronna en juillet 1989 par une licence. De cette période estudiantine, Simon fut surtout marqué par l’exemple de son professeur, le Père Abbé Boutros Azzi, et par son leitmotiv fervent et insistant: ” Aimez l’Eglise ! Aimez l’Eglise ! “. Ces mots resteront à jamais gravés dans la mémoire du nouvel homme de Dieu.
Durant ses années académiques à l’USEK, le jeune Simon fut ordonné sous-diacre le 4 décembre 1988 dans la chapelle du séminaire patriarcal de Ghazir (Liban) avec une vingtaine de camarades de promotion, puis diacre le 13 août 1989 en l’église St-Georges de Kfour (Liban) avec Robert Daccache et Antoine Bechaalani. Un mois plus tard viendra le grand jour de sa vie: celui de son ordination sacerdotale le 14 septembre 1989, au séminaire patriarcal de Ghazir, par Mgr Choucrallah Harb, évêque de Jounieh.
Le jeune Simon, encore séminariste, avait signé, par ailleurs, une première au niveau de l’accompagnement spirituel: il fut, en effet, le ” conspi ” (conseiller spirituel) de la toute première ” Equipe Notre-Dame Jeunes ” (ENDJ) fondée au Liban autour de Kamal Chémali, Karine Nohra et Rania Boustani, équipe qu’il accompagnera de 1986 à 1989, notamment lors du Rassemblement International des ENDJ à Fatima (Portugal), en juillet 1989. Durant ce rassemblement, il se lia d’amitié avec quelques membres italiens des ENDJ.
Et la Providence voulut que, quelques semaines après ce rassemblement et cinq jours après son ordination sacerdotale, les supérieurs du nouveau prêtre Simon l’envoient parfaire sa formation académique théologique à Rome. A peine installé dans la capitale italienne, il demanda et obtint d’assumer l’accompagnement spirituel de l’équipe ENDJ romaine connue sous le nom de ” Rome II “, charge qu’il remplira jusqu’en été 1992.
A la Ville Eternelle, Père Simon logea au Collège ” Russicum “, dans l’alentour immédiat de la Basilique Sainte-Marie Majeure. Il fréquenta tout d’abord l’Université Pontificale Grégorienne, tenue par les Pères jésuites, où il couronna ses études par une licence canonique en théologie dogmatique obtenue en février 1992 sur un thème qui lui restera toujours cher : le couple et la famille. Le titre de sa ” tesina “, ou mémoire, était : “Mystère, Mystique et Mission du Mariage Chrétien dans les écrits de l’Abbé Henri Caffarel “. Ce dernier, comme on le sait, est le fondateur des célèbres “Equipes Notre Dame”. Dans une lettre adressée au Père Simon le 6 janvier 1992, l’abbé Caffarel, qui reçut une copie de la ” tesina ” par les soins de l’auteur, la décrivit comme “l’une des meilleures études qui me soit parvenue “, ajoutant à l’adresse du Père Simon que ” malgré les travaux urgents, je n’ai pu m’empêcher de parcourir votre mémoire avec avidité et d’admirer votre travail perspicace et consciencieux “.
Durant son expérience académique très riche à la ” Gregoriana “, Père Simon fut particulièrement imprégné de la rigueur et de la spiritualité de son directeur de thèse, le Père Pierre Adnès, sj, pour lequel il éprouvera une profonde gratitude.
Après l’obtention de sa licence canonique, Père Simon s’attela immédiatement à la préparation d’un doctorat en ecclésiologie auprès de l’Institut Pontifical Oriental à Rome sur le thème de ” L’Ecclésiologie maronite dans les textes de l’office des fêtes de la Dédicace ” , sous la direction du Père Pierre Youssef, vicaire patriarcal des Chaldéens à Paris et professeur de patrologie syriaque à l’Institut. Père Simon y travailla jusqu’en juin 1994, date à laquelle son évêque le rappela pour des fonctions paroissiales à Haret Sakhr (Jounieh). Suspendant alors ses recherches académiques, Père Simon rentra au Liban le 28 septembre 1994 et commença un troisième parcours dans sa carrière, celui de l’engagement pastoral.
Cet engagement-là, il l’avait déjà entamé durant son séjour à Rome. En effet, parallèlement à ses études académiques, Père Simon n’hésita pas à tenir des responsabilités pastorales comme prêtre assistant auprès de maintes paroisses catholiques en Europe. C’est ainsi qu’il assuma, entre 1990 et 1991, la charge d’assistant ecclésial auprès de Don Andrea Santoro, curé de la paroisse ” Gesù di Nazareth ” à la Zona Pietralata (Rome), et entre 1991 et 1994, auprès de Don Luigi Zangrilli, curé de la paroisse ” San Fransesco d’Assisi ” à Cisterna, dans la province italienne du Latina.
Mais ce ne fut pas tout. Episodiquement, il assuma aussi des charges pastorales dans d’autres paroisses en Italie, en Suisse et en Allemagne [” San Pietro Candelo ” à Biella (Italie) à Noël 1989, à Pâques 1990 et en juillet 1990 ; ” Parrocchia di Introbio ” à Lecco (Italie) à Noël 1990 ; ” San Martino ” à Camorino (Suisse) à Noël (1991-1994), à Pâques (1990-1994) et au mois de juillet (1991-1993) ; paroisse d’Aschaffenburg en Bavière (Allemagne) en octobre 1992]. De même, il profita de quelques vacances d’été pour approfondir sa connaissance de la langue allemande [séjour au Goethe-Institut à Murnau (Allemagne) en été 1991, séjour de perfectionnement chez les Götz à Freiburg (Allemagne) en septembre 1992].
Son efficacité pastorale durant son séjour romain lui permit de tisser des liens solides entre ces différentes paroisses européeennes et de réaliser un projet de coopération scoute libano-italien. Grâce à son initiative, la paroisse suisse de Camorino invita le groupe scout italien de Cisterna à venir fêter Pâques de l’an 1993 dans leur paroisse. Les scouts donnèrent suite à l’invitation et vinrent avec leur aumônier libanais animer les célébrations du Jeudi Saint, du Vendredi Saint et du Dimanche de Pâques. Auparavant, et toujours grâce à l’initiative du Père Simon, les scouts de Cisterna avaient invité 17 scouts libanais (huit du Groupe des Apôtres et neuf du Groupe St-Maron de Chekka) à un camp volant suivi d’un camp fixe dans la campagne romaine en juillet 1992. Ce fut un moment inoubliable pour les participants.
Père Simon sut aussi nouer des amitiés profondes en Italie et en Suisse, amitiés qu’il continuera à entretenir après son retour au Liban. Parmi celles qui se sont avérées les plus solides, signalons notamment : à Candelo, Mme Rita Pezzana, que Simon a coutume d’appeler ” Mamma Rita ” et qu’il considère comme une seconde maman, ainsi que la famille Pessa (Paolo et Dianella avec leur fille Francesca); à Camorino, la famille Decristophoris (Mario et Maria Rosa avec leurs filles Ulda et Cinzia) ; enfin, à Cisterna, la famille Mercuri (Alberto et Maria Pina avec leurs filles Maria Dina, Claudia et Sara), celle qui lui tient particulièrement à cœur et chez qui il prendra l’habitude de loger toutes les fois qu’il se rendra en vacances en Italie après son retour définitif au Liban le 28 septembre 1994.
Prêtre séculier au diocèse de Jounieh (Liban), Père Simon fut, à partir du 15 octobre 1994, vicaire du curé Youssef Al-Andari à la paroisse de ” Saint-Maron ” à Haret Sakhr, puis curé de cette même paroisse à partir du 12 octobre 1996 après le décès du Père Al-Andari.
C’est à Saint-Maron que Père Simon donna toute la mesure de ses qualités pastorales. Il redonna vie et vigueur aux confréries laïques féminines de l’Immaculée Conception et de Saint-Joseph, ainsi qu’à l’Union Mariale. Ensuite il lança de nouvelles initiatives paroissiales tous azimuts: découpage du territoire de la paroisse en zones pastorales homogènes chacune sous la protection d’un Saint ; les ” Communautés de familles “, version adaptée des Equipes Notre Dame, pour promouvoir la vie de couple et de famille dans la paroisse ; la messe des enfants ; la messe des jeunes ; le groupe de prière ; la chorale paroissiale ; la chorale d’enfants dite ” Chorale de la Charité ” ; la procession quotidienne durant le mois marial.
Parallèlement aux activités pastorales régulières, Père Simon apporta un soin particulier à l’organisation d’activités culturelles de qualité au sein de sa paroisse ainsi qu’à la promotion de la pastorale de partage entre des Eglises catholiques de rites différents. Par ailleurs, il cumula plusieurs responsabilités à l’extérieur de sa paroisse: membre de la commission diocésaine pour la catéchèse (1994-1999) ; membre de la commission diocésaine des jeunes (1994-…) ; membre du Conseil Sacerdotal (1994-1999) ; catéchète à l’école St-Jean de Okaybeh (1994-1998); animateur spirituel au collège des sœurs de la Ste Famille Française à Jounieh (1999-2001) ; aumônier du Groupement Social Scout à Jounieh (1998-…) ; professeur de théologie dogmatique au Centre de St-Pierre et Paul pour la formation des laïcs à Azra (1996-…) ; conférencier dans les sessions de préparation au mariage au diocèse de Jounieh depuis leur lancement en 1996.
Pour cela, il demanda à son évêque la permission d’abandonner, pour un temps, ses charges paroissiales en vue de récapituler son parcours de vie dans la méditation et la prière et de réintégrer le circuit académique pour compléter son doctorat. La requête lui fut accordée. Le 20 août 2001, en guise de récollection personnelle, il accompagna de Rome des handicapés italiens en pèlerinage à Notre-Dame de Lourdes (France). Là, et pendant qu’il assistait un handicapé physique, il sentit un mal de dos aigu qu’il attribua tout d’abord à un faux mouvement. Le 8 septembre 2001, il repartit, toujours de Rome, en pèlerinage à Notre-Dame de Medjugorje (Bosnie). Le ” mal de dos ” persistait, mais cela ne l’empêcha pas de continuer intensément ses méditations et ses prières et de préparer ses conférences en vue d’animer les journées de récollection des curés du diocèse maronite de Byblos du 17 au 19 septembre 2001, le lendemain de son retour au Liban. Comme ses maux de dos continuaient à empirer, il se fia finalement aux conseils de ses amis et consentit à subir un examen médical, qui décela une métastase.Le 8 juin 2001, Père Simon voyagea à Rome en compagnie d’un groupe de paroissiens de Saint-Maron à l’occasion de la canonisation de la moniale libanaise Rafqa El-Rayyess. Le 12 juin 2001, deux jours après la canonisation de Sainte Rafqa, il alla se recueillir au sanctuaire du Bienheureux Padre Pio de Pietrelcina à San Giovanni Rotondo (Foggia, Italie du Sud) et demanda son intercession pour que le Seigneur l’aide à conserver son sacerdoce sain et saint. En effet, après sept années de labeur paroissial tout aussi éprouvant que fructueux, Père Simon sentait le besoin de prendre un recul radical, désirant ardemment effectuer ce qu’il appellera, d’une manière très significative, un ” saut de qualité ” dans son itinéraire sacerdotal: il craignait que la routine et la platitude puissent ” médiocriser ” ses rapports avec le Seigneur.
Père Simon fut admis à l’Hôpital Saint-Louis de Jounieh à partir du 10 octobre 2001. Pour lui commence alors une quatrième étape de vie, une étape si riche en maturité spirituelle, si intense en conversion personnelle, qu’il veut la vivre au plus profond de son être et qu’il a à cœur de témoigner haut et fort aux siens, à ses paroissiens, à sa famille scoute et à son entourage. Il demande systématiquement à ses paroissiens et amis, prêtres et laïcs, scouts et guides, jeunes et aînés, frappés par la nouvelle et accourus proposer leur assistance, de vivre avec lui cet événement comme un ” signe ” de la proximité divine, comme un ” appel ” à la conversion des âmes et des consciences, et d’oublier ce qu’il appelle lapidairement l’ ” accident ” proprement dit de sa maladie. A son intention, des chaînes de prière se sont formées. Elles regroupent des fidèles de tous pays qui se relaient dans la prière jour et nuit. Régulièrement, des messes sont dites un peu partout pour implorer sa guérison. Des cercles de prière et de réflexion se sont constitués. D’autres groupes et paroisses ont entamé des pélerinages de conversion à son intention. On dirait que les gens veulent soudain brûler les étapes sur la route conduisant aux Béatitudes.
Le 10 Mai 2002 fut la date de passage de P. Simon vers les lumières célestes et depuis la Fondation « Darbessama » a vu le jour pour essayer de continuer son chemin de témoignage et de réaliser des projets déjà communiqués de son vivant.
Le désir du Père Simon était que ce site sur le réseau Internet soit un banquet de foi, d’espérance et d’amour auquel lui-même nous a convié pour partager avec lui dans la prière, dans la réflexion, dans le témoignage et dans la conversion authentique des cœurs et des consciences, la certitude radieuse et résolue d’être enfants de Dieu en Jésus-Christ et apôtres de sa Vérité évangélique.
Ce désir, nous l’avons fait nôtre et nous essayons d’y répondre fidèlement. Nous aimerions, par ailleurs, qu’il exprime l’hommage d’une communauté scoute et chrétienne profondément reconnaissante à un vrai routier des voies de Dieu le Père, à un pasteur épris d’amour pour Jésus-Christ et à un souffle radieux de l’Esprit-Saint qui portera notre Eglise et notre pays vers une nouvelle Pentecôte.[/show_more]